Tendances générales de l’urbanisme nord-africain … (Suite)

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 Tendances générales de l’urbanisme nord-africain (suite)

Par Saïd ALMI (*)


Où en est l’urbanisme dans les pays du Maghreb aujourd’hui ?

Plusieurs décennies après leur accession à l’inédependance, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie continuent de subir l’ascendant de quelques modèles d’aménagement issus du contexte colonial français.

Grosso modo, trois grandes phases jalonnent l’histoire de l’aménagement de l’espace urbain maghrébin depuis l’introduction de l’urbanisme moderne dit de plan. La première s’étend du début de la Première guerre mondiale à celui de la Seconde, la deuxième de la fin des hostilités de 1939-1945 à la fin des années 50 et la troisième de l’indépendance à nos jours.

Une forte similitude caractérise les orientations théoriques et doctrinales des partis d’aménagement urbain adoptés dans chacun des trois pays durant ces trois phases. La première est dominée par des idées urbaines de « régularisation » telles qu’elles étaient mises en œuvre au sein de l’école dite française de l’urbanisme. La seconde se distingue par une nette prédominance des principes fonctionnalistes issus du Mouvement moderne des CIAM (Congrès Internationaux d’Architecture Moderne) et de la Charte d’Athènes. Dans le même temps, des notions d’urbanisme culturaliste, fondé sur une conception échelonnée de l’espace, font quelquefois leur apparition ici et là. Quant à la troisième, elle reste marquée par un recours permanent soit à des modèles empruntés à la phase précédente, soit à des instruments (schémas et plans) mis au point à partir des années 60 dans les pays européens. Mais, depuis quelques années, les regards se tournent vers les pays du Golfe où consortiums, holdings et groupes immobiliers internationaux réalisent des opérations de grand prestige.

Un mimétisme irréfléchi continue donc de dominer les politiques urbaines nord–africaines, qui invite à s’interroger, en matière de réalisations architecturales et urbaines, sur le sens d’une modernité vidée de sa substance et, dans le même temps, sur celui d’un folklore investi d’une valeur identitaire fallacieuse. L’entremêlement de ces références génère un espace hybride discutable auquel s’ajoutent des pratiques douteuses, témoins d’un grand vide urbanistique. Dans le miroir de cette situation générale de dysfonctionnement et de démission, on déplore par ailleurs une grande carence tant dans l’organisation parmi les professionnels de l’aménagement que dans l’enseignement et la recherche en matière d’urbanisme. Par voie de conséquence, on assiste au Maroc comme en Algérie et en Tunisie à une extension urbaine explosive et à la naissance d’une péri-urbanisation sous-équipée et d’une paupérisation qu’aucun texte législatif ou réglementaire ne parvient à freiner. Dans les trois pays, une même situation prévaut par ailleurs : celle d’un urbanisme de plan officiel incarnant un docte savoir, exclusif de toute idée participative et caractérisé par une grande méconnaissance des besoins, des attentes et des aspirations des premiers intéressés eux-mêmes.

Devant cet état de faits avérés, il y a urgence à examiner les fondements, théoriques et doctrinaux qui sous-tendent nos pratiques urbanistiques et conditionnent la configuration de notre espace urbain.

L’intégralité de cette recherche est disponible en cliquant sur ce lien :Tendances générales de l’urbanisme nord-africain.


(*) Urbaniste SFU (Société Française des Urbanistes). Délégué aux Energies renouvelables et à l’Afrique du Nord. Membre de l’AAUA (Association des Aménageurs et Urbanistes Algériens)

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