Législatives algériennes : Un député coûteux et inutile ?

posted in: À découvrir | 0

Législatives algériennes : Un député coûteux et inutile ?

Le 17 mai prochain, les Algériens établis au Canada, à l’instar de tous leurs concitoyens sont convoqués pour élire un nouveau parlement pour un mandat de cinq ans.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cet exercice démocratique, du moins pour les communautés nationales établies à l’étranger, est d’une inutilité incontestable. Jusqu’à présent et à la lumière des deux précédents députés déjà envoyés à Alger pour défendre « les intérêts physiques et moraux de la communauté », force est de constater que les élections législatives ont surtout contribué à la création de deux rentiers de l’État.

La communauté algérienne du Canada est-elle mieux nantie, mieux outillée, mieux organisée avec un député à Alger ? Quels sont les hauts faits de ces députés élus par moins de trois cents voix et qui parlent au nom de tous les Algériens qui vivent dans les Amériques, en Asie, et dans toute l’Océanie, autrement dit, au nom du reste du monde ? Le néant est plus éloquent.

Nous avons bien compris, depuis fort longtemps d’ailleurs, que durant les élections législatives, les Algériens du Canada ne sont pas un enjeu véritable, mais un simple faire valoir. Le plus curieux est que nous sommes appelés à aller voter dans l’enthousiasme et la joie pour envoyer un heureux élu au Club Med avec, pour simple contre partie, une montagne de promesses farfelues. Un salaire de 7500 $US par mois pour ensevelir le petit peuple sous une montagne d’insanités électorales, c’est Las Vegas au quotidien. Rappelons également que l’Algérie est l’un des rares pour ne pas dire le seul pays dans le monde qui finance un tel poste à l’étranger avec l’argent des contribuables sans aucune retombée palpable ni pour notre pays ni pour notre communauté établie à l’étranger.

Nous avons à mainte reprises, attiré l’attention des responsables algériens sur l’incongruité de ces élections, nous continuerons à le faire, même si par moment on est gagné par un sentiment d’impuissance face à l’insensibilité de nos dirigeants.

Ces élections auront lieu, avec ou sans nous, que vous les boycottiez ou non ces élections désigneront un gagnant qui ira à Alger vous représenter au sein du parlement algérien. Devant cette fatalité, nous proposons une solution qui pourra rendre ce poste relativement utile et surtout retourner une partie de l’argent aux contribuables algériens. Il s’agit donc, de soumettre, dès maintenant, tous les candidats à une forme d’imputabilité afin de réduire les illusions à un niveau tolérable.

C’est pourquoi, nous renouvelons aujourd’hui, l’exigence que nous avons manifestée lors des dernières élections législatives, à l’effet que chaque candidat doit s’engager, une fois élu, à consacrer 15 ou 25 % de son salaire à la création d’un fonds pour le Transfert de la Technologie vers l’Algérie (TTA). Cette idée de créer un fonds au profit de la communauté et de l’Algérie permettra, à coup sûr, aux candidats de prouver, un tant soit peu, leur bonne foi et de minimiser en même temps le scepticisme généralisé qui caractérise aujourd’hui l’électeur algérien.

Ce fonds ne plaira pas sans doute aux opportunistes qui ne voient ces élections qu’à travers le prisme réducteur des considérations pécuniaires.

Le fonds en question pourra être utilisé pour mettre en place un ou plusieurs projets énumérés ci-dessous :

  • Former des professionnels algériens sur les technologies de pointe en leur fournissant des stages au Canada.
  • Récompenser l’excellence des étudiants algériens en les aidant à poursuivre leurs études en Algérie ou à l’étranger
  • Encourager les chercheurs algériens établis au Canada qui travaillent sur des projets scientifiques dont l’intérêt est lié directement au développement de l’Algérie (domaine de la santé, l’énergie renouvelable, …).
  • Créer une bourse qui souligne l’excellence du meilleur projet qui apportera des solutions  à un problème industriel ou de gestion en Algérie
  • Enrichir et mettre à jour les bibliothèques universitaires en Algérie en leur fournissant de la documentation récente.
  • Organiser des universités d’été entre chercheurs Canadiens et Algériens sur des domaines qui toucheront le développement de l’Algérie.
  • Organiser des vidéoconférences portant sur les nouvelles technologies aux cadres et professionnels algériens.
  • Travailler pour créer un projet de jumelage d’intérêt public entre Montréal et Alger comme celui de la cité des sciences du vieux port.

Ce fonds qui recevra mathématiquement 90.000 $US (à raison de 20% par mois) pendant 5 ans, servira, sans doute, d’exemple à tous les députés à l’étranger et aidera à réveiller les consciences et à les dresser contre les opportunistes qui empoisonnent la vie des Algériens même à l’étranger.

L’Algérie nourricière, qui a toujours donné généreusement, est en droit de commencer à recevoir et ce, grâce à ses enfants établis au Canada.

En lisant cet article, certains diront avec raison peut-être : quelle belle utopie quand même ! Notre réponse est bien simple on dira en paraphrasant le grand philosophe Louis Althusser qui est né àBirmandrais : Je parle du fond de mon utopie, je parle quand même.

Par Salamontreal

radio@salamontreal.com

Leave a Reply