J’en ai marre des intellectuels !!

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J’en ai marre des intellectuels !!

Le philosophe Grecque Diogène avait l’habitude de se promener dans les rues d’Athènes avec une chandelle en plein jour. Les curieux interloqués par ce geste paradoxal lui demandaient : mais que faites-vous Diogène ? Ce dernier feignant l’aliénation mentale répondait avec cynisme : « Je suis à la recherche d’un Homme ! » L’Homme en question n’est pas le commun des mortels, le bipède qui a envahi la planète, mais l’Homme  avec un grand H, celui qui témoigne de la grandeur de Dieu.

Aujourd’hui, l’Âne que je suis se promène dans les rues des villes algériennes et de Montréal avec un énorme projecteur. J’ai allumé mes anti-brouillards, mes rayons X, mes rayons Gamma à la recherche de nos intellectuels dans les méandres de cet énorme brouhaha social, mais tous mes efforts se sont avérés vains. Je dois me rendre à l’évidence : il n’existe aucune civilisation extra-terrestre en dehors de la rue Jean Talon. Je suis triste comme un galet au fond d’une rivière asséchée.

Prenez n’importe quelle cité dortoir en Algérie, choisissez  pour les besoins de l’expérience, une cité habitée majoritairement par des professeurs à l’université et demandez leur quelle est la personne la plus importante de leur cité ? Sans être devin, je peux vous dire d’avance que l’installateur du « parabole » emportera la faveur du public sans aucune difficulté. Les intellectuels algériens, malgré leur misère financière, se sont embourgeoisés, leurs diplômes sont devenus une simple carte de visite pour impressionner les quelques rares égarés qui continuent à croire à la force de la culture et de l’esprit.

Un intellectuel est d’abord un créateur de sens, nos intellectuels ont choisi l’absurde pour exister. Ils se sont transformés en ermites, regardant la société de loin comme s’il s’agissait d’une planète distante. Ils suivent la tendance, la cadence, et l’inconsistance d’une foule qui n’a même pas conscience de son existence. Ils se cachent et se cloisonnent dans des salons bien feutrés pour parler entre eux de l’existentialisme de J. Paul Sartre. Ils font et refont la République comme un aveugle à qui on demande de recoller les morceaux d’un puzzle. Non mais franchement, les intellectuels algériens ils servent à quoi pour l’amour de Dieu ? Les vrais animateurs de la société algérienne aujourd’hui sont les victimes des déperditions scolaires, les analphabètes, les bagarras, les chanteurs de rai, les pousses ballons et des bataillons de médiocres qui squattent tous les secteurs de la vie y compris nos vaillants journaux libres et notre vénérable télévision.

Pendant ce temps, nos intellectuels sont encore au stade des constats redondants, au stade de la sempiternelle indignation : l’Algérie a changé, nous avons perdu nos valeurs, etc.

Ici même à Montréal, lors des dernières élections législatives, nos imminences grises d’habitude si prompts à nous ramener, tel un gyroscope, vers le droit chemin rationnel, n’ont rien trouvé mieux à faire que de diffuser de communiqués laconiques. J’en ai marre de ces intellectuels absents, de ces étoiles filantes qui ne se manifestent que par leur apparition furtive.

Nos intellectuels, attendent, comme des enfants à la garderie qu’on vient les chercher, pour qu’ils inondent l’Algérie de leur lumières. Mais comment font ils pour lire Sartre et ignorer que ce dernier, se battait chaque jour pour ses idées, combien de fois l’avons-nous vu, juché sur un baril rouillé dans les rues de Paris entrain d’haranguer les foules ? Ici au Québec, allez voir qui sont les gens qui sont derrière la révolution tranquille. Demandez à Noam Chomsky s’il passe son temps dans une bibliothèque de Boston. Un intellectuel est un soldat de la lumière, il se bat pour que les idées et le progrès triomphent. Il ne passe pas son temps à courtiser l’installateur du « parabole » comme une fille nubile le ferait avec son prince charmant.

J’en ai marre et toi ?

Signé ÂneRoi

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