Injustement … vôtre !

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Injustement … vôtre !

Par Abdallah Boucetta (*)


Je tiens à attirer l’attention de la communauté et des autorités sur un fait déplorable dans un état qui est censé être de droit. En effet, en 2008 j’ai été victime de discrimination en changeant le nom sur mon curriculum vitae pour avoir une entrevue d’embauche. Le cas a été si flagrant que les médias l’ont largement dénoncé (plus de détails surl’affaire Boucetta).

Suite à cet événement, j’ai déposé plainte à la commission des droits de la personne du Québec. Au début, comme les preuves sautent aux yeux, les fonctionnaires de cet organisme avec lesquels j’ai parlé pendant l’étude préliminaire étaient convaincus que c’est un dossier assez clair qui ne va pas demander d’efforts pour établir les preuves. Comme les deux parties ont accepté la médiation avant de passer à autre chose, la commission a désigné un médiateur qui a fait son travail à la perfection. Ce dernier a rencontré la partie mise en cause qui l’a informé qu’elle va me poursuivre en justice pour diffamation et atteinte à la réputation, le médiateur a tout de suite rappelé à l’ordre les avocats de la partie mise en cause en leur signifiant que cette pratique est contraire à la charte des droits et libertés et qui est définie comme représailles. Les avocats ont instantanément renoncé à leur projet de me poursuivre, car ce n’était qu’une intimidation dans le but de me faire reculer. Après des discussions avec le médiateur, la partie mise en cause a accepté de m’offrir une compensation, car l’annonce du poste n’a pas été claire. J’ai refusé cette somme en choisissant la deuxième option qui est l’enquête, qui ouvre la voie au tribunal des droits de la personne.

À cette étape la commission a désigné une enquêtrice qui a pris tout son temps pour faire trainer le dossier, ce qui a pris deux ans et qui a abouti à la décision  de fermer mon dossier faute de preuves. Comme ils connaissent mon profil étant sans emploi avec des moyens limités, la commission des droits de la personne a pris cette décision deux mois avant le délai autorisé par la loi pour que je puisse saisir les tribunaux par le biais d’un avocat. Je me questionne personnellement sur les dessous de ce calcul minutieux, je me demande si la justice est gratuite et est à la portée de tout le monde ou est-elle couteuse et disponible uniquement pour les riches ?

Étant citoyen canadien payeur de taxe je me sens outré par cette décision arbitraire, faut-il avoir de l’argent pour avoir ses  droits? Je lance un appel aux autorités compétentes de se pencher sur ce cas de dépassements grave, je lance aussi un appel aux organismes afin qu’ils puissent intervenir auprès de la commission des droits de la personne pour faire cesser cette bureaucratie qui règne dans cette institution qui est censée protéger les droits des simples citoyens ou tout simplement leur signifier  son  inaction dès le début pour que les victimes puissent bénéficier de trois ans pour se procurer l’argent de payer un avocat et non deux mois après une enquête entachée de bureaucratie et de lenteur qui pour moi a été faite de la sorte, juste pour que je baisse les bras et que cet acte de discrimination soit occulté, car il commence à ressembler à un phénomène étant donné qu’il y’a eu des cas similaires auparavant.

Je dénonce avec toute mon énergie cette décision injuste et invite les autorités à agir pour que nous puissions nous sentir citoyens à part entière et jouir  de nos droits quelque soit notre origine ethnique.


(*) Nous tenons juste à vous informer qu’une rencontre a eu lieu entre les représentants du CCA et M. Abdallah Boucetta pour discuter comment la communauté peut le soutenir. Plus de détails vous seront communiqués sous peu.

 

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