Élections provinciales du Québec : Pour qui voter?

Élections provinciales du Québec : Pour qui voter?

Dr. Brahim Benyoucef (*)

C’est la question qui revient le plus, lorsqu’on parle de l’importance d’aller voter. C’est une question légitime, dans le sens qu’elle est à la fois difficile à résoudre et elle est déterminante pour le reste. Il faut toutefois reconnaitre que la question est très sensible et complexe à la fois, car elle relève du choix libre et privé de chaque citoyen et, elle peut varier d’un individu à un autre, selon la perception que chacun se fait du monde et les attentes que chacun affiche; elle ne saurait par conséquent donner lieu à une réponse publique et collective.

Par contre, on peut suggérer une méthode qui faciliterait l’exercice pour chaque individu, afin qu’il prenne une décision éclairée.

Il est nécessaire de résoudre les trois variables qui rentrent en ligne de compte :

1. Prendre conscience des enjeux;
2. Identifier les aspects pertinents de chaque programme politique;
3. Identifier le programme qui répond le mieux aux attentes de l’individu ou du groupe.

Personne n’est insensible aux enjeux importants qui affectent la société. Il y a ceux qui touchent la société toute entière, dont : l’accès équitable et sans discrimination à l’emploi; l’accès équitable à des services publics de bonne qualité, surtout en matière d’éducation et de santé; la promotion de la qualité environnementale et des conditions de développement durable; l’excellence en matière de gouvernance des affaires publiques. Et il y a ceux qui intéressent d’une façon particulière notre communauté qui souffre des préjugés et de la discrimination à l’emploi et, qui ressent d’une manière directe les effets des politiques d’immigration. La liste n’est qu’à titre suggestif et demeure cependant ouverte…

Établir une grille de sélection, comportant d’un coté les différents partis en course et de l’autre coté, les  indicateurs de choix, selon un ordre d’importance; puis questionner chaque programme ou candidat sur sa vision et sa position relativement à chacun des enjeux; attribuer une note à chaque réponse (selon une échelle de valeurs, allant de 1 à 10, soit du plus négatif au plus positif); additionner pour déterminer, pour calculer les scores et déterminer les rangs. Cela parait facile d’un premier coup, mais il y a d’autres considérations d’ordre stratégique qui rentrent en jeu pour rendre la décision complexe, variable en fonction du lieu géographique, de l’intention traditionnelle de vote et des candidats en course, etc.…

Pour questionner les candidats ou les programmes, pensez à un questionnaire bref et succinct de type, (si vous êtes élus qu’est ce que vous comptez faire pour solutionner un tel ou autre problème?). Il est facile de nos jours de communiquer avec les partis, candidats et acteurs politiques, d’autant plus que les medias sociaux viennent en faciliter la tâche. Les médias présentent régulièrement des résultats de sondages. Aussi les questionnaires peuvent être élaborés et envoyés collectivement par des groupes, organismes ou autres…

Toutefois, il ne faut pas se fier seulement aux déclarations directes des candidats et partis, mais rester attentifs à ce qui se dit autour; aux débats politiques, aux analyses de spécialistes et à l’actualité.

Le scepticisme même s’il est légitime des fois, il ne saurait justifier l’abstention; car s’abstenir, c’est céder sa place, s’effacer de l’écran, confirmer sa défaite et son exclusion; en quelque sorte se suicider politiquement.

Note : Cliquer sur lien pour visiter notre page consacrée aux élections provinciales du Québec

(*) : Expert consultant en urbanisme et sciences sociales