Communiqué: Non à la charte qui divise

Cette semaine le Parti québécois s’apprête à déposer son projet de charte des valeurs pour le Québec.

 

Il est difficile de se prononcer sur un texte qui n’a pas encore été rendu public, mais néanmoins selon les grands axes de son contenu qui ont filtré récemment et confirmés par les représentants du gouvernement, il existe de sérieuses raisons d’inquiéter le citoyen québécois quant au respect de ses libertés fondamentales.

 

Nous estimons qu’une charte des valeurs doit essentiellement renforcer les valeurs universelles de tolérance, d’humanisme, d’honnêteté, d’équité, de justice etc… Toutes ces valeurs qui favorisent le vivre ensemble dans une société qui ne fait aucune place à l’exclusion, à la marginalisation ou à la stigmatisation de ses citoyens ou d’une partie de ses citoyens.

 

Le gouvernement de Mme Marois quoique minoritaire tente d’imposer aux québécois une charte, qui déjà bien avant la parution de son texte attise les braises du racisme, de l’incompréhension et de l’intolérance au sein de la société québécoise.

 

Les restrictions qui seront imposées aux citoyens portant des ”signes religieux ostentatoires” en particulier aux femmes musulmanes constituent une atteinte à leurs libertés fondamentales et créent un handicap de plus sur le parcours déjà truffé d’embuches que celles-ci doivent surmonter dans leur intégration professionnelle. À ce rythme le record de 28% du taux de chômage au sein de la communauté Maghrébine, touchée directement par ladite charte, ne tiendra pas longtemps avant de tomber et de se voir révisé à la hausse.

 

Le Québec, connu dans le monde pour être un havre des droits humains et des libertés ne saurait trahir cette réputation pour laquelle des milliers d’immigrants de toutes origines, cultures et confessions ont choisi de s’y établir, d’en faire le lieu de naissance de leurs enfants et d’en faire des citoyens à part entière.

 

Comment est-ce possible d’envisager au 21ème siècle un Québec avec un système de citoyenneté à deux compartiments en signifiant à certains de ses citoyens que de par la loi vous avez moins de droits que d’autres juste parce que vous avez choisi de vivre votre religion et votre spiritualité ? L’Algérie a déjà connu un tel système durant la colonisation française avec l’institutionnalisation du premier et du deuxième collège de citoyens avec des droits et devoirs différents.

 

On parle de figures d’autorité dans les institutions publiques, leur assermentation ne suffit-elle pas à garantir leur neutralité ? Pourquoi devrait-on leur imposer en plus une neutralité dans l’apparence ? Et puis si on suivait cette logique est-ce qu’un juge ou un agent de police pourrait toujours s’appeler Mohamed, Isaac ou Krishna ? Nous pouvons en effet fournir facilement plein d’exemples de ce genre pour mettre en évidence les contradictions d’une telle approche et qui nous fait dire que cette charte sert plutôt des objectifs idéologiques d’un groupe restreint de la société.

 

La société civile et les citoyens doivent faire front commun contre ce projet qui s’il aboutit constituera un véritable recul de notre société au regard des libertés individuelles. Déjà plusieurs initiatives louables de regroupement d’intellectuels, d’organismes et de syndicats rejettent le projet.

 

Nous les citoyens soucieux de préserver leurs libertés fondamentales et celles des générations futures devons faire front commun pour empêcher le PQ de nous imposer son agenda électoral.

 

Impliqué sur le terrain par des actions engagées et concrètes depuis plusieurs années, le Centre Culturel Algérien (CCA) juge que cette démarche venant de ce gouvernement minoritaire nuira sérieusement à l’intégration de milliers d’immigrants tout en les poussant davantage à l’exclusion et à la ghettoïsation.

 

Le Centre Culturel Algérien (CCA) en tant qu’organisme impliqué dans la communauté depuis une quinzaine d’années et soucieux de la protection des libertés fondamentales du citoyen adhère à toute initiative visant à s’opposer à cette charte et initiera d’autres actions pour faire entendre la voix de nos concitoyens.

 

En plus de rester mobilisés contre ces manœuvres anti-intégration, nous tenons aussi à inviter toute notre communauté à partager avec nous leurs idées et suggestions. Pour ce faire, nous avons mis à votre disposition les moyens de communication suivants :

 

– Par courriel:

nonalachartedesvaleurs@ccacanada.qc.ca

– Par Facebook:

www.facebook.com/nonalachartequidivise

– Par téléphone: 514 721-4680

 

 

Mohamed Dadi

Président du CCA

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