Société d’accueil et pensée d’écueil

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C’est la crise existentielle ya hbibi. Non, non ce n’est pas douloureux, mais ça te donne envie de pleurer comme un gosse qui vient de perdre sa maman. Le brouhaha ambiant de nos intellectuels qui tentent avec une « sincérité irréprochable » de nous sortir du marasme et de la déchéance me donne parfois une crise aigue de Sokkane ( Ranni hebb ansokk ya hbibi ) Ils sont fatigants ces pseudos intellectuels, ces chefs, ces Zaims, ces prophètes qui se sont arrogé le droit de parler en notre nom. Ils sont désespérants ces médecins du mal communautaire qui nous baratinent sans répit avec leur diagnostique et qui nous font ingurgiter à l’entonnoir leur potion de charlatans. Ils ne se fatiguent donc jamais ces soldats du Bien !? Ces derniers temps ils sont subjugués par deux concepts, deux mots creux sur lesquels ils ont misé toute leur fortune. Sayyidati awanissi sadati, j’ai l’honneur et le privilège de vous parler aujourd’hui de ces deux concepts.

Le concept de société d’accueil : Les imminents penseurs de cette communauté (radiya Allahou 3anhoum) parlent toujours de société d’accueil quand ils veulent parler du Québec. Oui, mais la société d’accueil suppose l’existence d’une société visiteuse, voire même d’une société vadrouilleuse et de sans abris n’est ce pas ? Qui accueille qui ? Éclairez nos lanternes ô lumières incandescentes. De grâce aidez-nous, vous les gens de la science et autres omnipraticiens des inflations lexicales. Qu’entendez-vous par société d’accueil quand la majorité des Algériens jouissent de la citoyenneté canadienne ou sont en voie de l’être ? Que signifie, pour l’amour du ciel, ce concept de Société d’accueil que vous nous servez à toutes les sauces, alors que les enfants des québécois d’origine algérienne parlent une langue française lourdement imbibée des saveurs québécoises ? Parler de société d’accueil c’est renforcer dangereusement les stéréotypes racistes et réducteurs qui nous incitent et nous encouragent à se contenter du maigre et insignifiant rôle de l’invité. C’est d’autant plus dangereux quand ce concept est utilisé sans aucune parcimonie, à fabriquer une ridicule équation, une injurieuse bipolarité composée de La communauté algérienne et de la Société d’Accueil. Le plus hilarant dans tout cela, c’est que les deux sont appelées à tisser des liens. Arrêtez de nous présenter la Société d’accueil comme s’il s’agissait d’une tour !

Unité: L’autre concept qui me fait dresser les poils des narines, c’est l’Unité. Chaque jour que Dieu fait t’entends nos têtes pensantes répéter à l’unisson : « on est désunis, si on était unis wallah anfalgou adenya » Wow, un instant SVP, déjà, moi, au départ, je n’ai aucune envie de Felguer addenya ! Et puis c’est quoi cette psychose de l’unité hein !? Sommes nous une tribu, ou un bataillon d’une armée d’immigrants qui doit marcher au pas militaire, qui doit manger, dormir et se soulager à la même heure et au même endroit ? Bien honnêtement, dans une société des droits et libertés, l’unité ça sert à quoi au juste ? Avec notre foutue unité allons-nous devenir des super citoyens ? Allons-nous payer moins de taxes ? Allons-nous forcer l’État québécois à inclure dans sa constitution « Al islam dine adawla ».

C’est quand même singulier, mais pour les adeptes de l’unité, toute diversité devient adversité et tout écart par rapport à leur idée de l’unité devient un dangereux chiisme. Les adeptes de l’unité salvatrice titillent, sur une base régulière, nos glandes lacrymales avec leur gémissements et soupirs parce que notre communauté n’a pas fêté l’aïd ensemble. Ô rage, ô douleur ! Comment avons-nous osé !? Quel mal y a-t-il à multiplier les fêtes, quel mal y a t-il à offrir aux gens des alternatives, une variété de manières de fêter et de leur laisser le libre choix de se déplacer ou de fêter là où ils le désirent. À ce que je sache il n’y a pas de Mont Arafat à Montréal pour inviter tous les algériens du Canada à le rallier « min kouli sawbin wa hadb »

Loin de toutes les polémique stériles et plus souvent qu’autrement artificielles, Le CCA a toujours favorisé et encouragé l’émergence de deux principes centraux que nous jugeons impératifs dans notre démarche d’intégration : La liberté et la citoyenneté

Tout le reste n’est que bavardage !

Signé ÂneRoi !

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