Le pays des paradoxes…

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Comme à mon habitude, à chaque fois que je suis face au petit écran je joue à la zappette, mon jeu préféré. Muni de ma manette je balaye les chaînes TV et voila que je tombe sur notre unique chaîne nationale à l’heure des infos de 20h.

L’actualité du jour traitée était la tripartite syndicat-patronat-gouvernement. Les interventions des participants se suivirent et retinrent toutes mon attention. Pas parce que le gouvernement s’est engagé à enrayer le chômage dans un délai d’un an. Pas parce que le patronat s’est dit prêt à payer plus d’impôts, ni parce que le syndicat a revendiqué plus de droits aux travailleurs. Les interventions avaient toutes une chose en commun. Elles se faisaient toutes, tenez-vous bien, en… ‘Français’.

Pendant un court instant, et pour atténuer ma colère grandissante, je me suis dit que je n’étais pas sur une chaîne algérienne, que c’était une nouvelle chaîne française du sud. Mais la réalité m’a vite rattrapé car je reconnaissais quelques têtes dans l’assistance et y avait aussi ce logo tout en haut de l’écran qui venait confirmer mes craintes.

Ya bouguelb ! Ça va faire cinquante ans que nous sommes supposés être indépendants. N’avons-nous pas de langues nationales ?

Ma rage était telle qu’aucun anti-rabique ne pouvait l’apaiser. J’avais envie de donner des coups de sabots. Un débat entre algériens, sur des questions qui touchent les travailleurs algériens, qui se passe en Algérie, mais un débat qui devra être traduit pour que ces algériens dont il s’agit puissent comprendre. C’est à n’y rien comprendre.

C’est malheureusement l’un de ces nombreux paradoxes de notre pays que nous vivons ou que nous découvrons à chaque jour.

Que le patronat choisisse de s’exprimer en français, soit, mais que le gouvernement en la personne de son chef lui emboîte le pas est inacceptable…pardon ouvre le bal. N’est-ce pas la langue de ce colonialisme que tout récemment de nombreux ministres de ce même gouvernement voulaient pénaliser ? N’est-ce pas cette langue qui a été retirée du système scolaire algérien au profit de l’arabe ? Notre langue ne se qualifie-elle pas à ce genre de débat ?

Ya djemaa, j’en ai contre la langue de Molière…mais dans les pays qui se respectent…on appelle ça… « Ihtirame El-Dastour El-Watani » (respect de la constitution)…particulièrement quand il s’agit d’un haut responsable de l’État…

C’est quand même ironique que ces mêmes responsables audacieux demandent aujourd’hui à la France des excuses pour les crimes, entre autres, ceux commis un 17 octobre 1961…dans la région parisienne…Quelle audace !?

En tout cas, à ma grande déception, ce jour là vous en avez décidé ainsi.

Votre humble serviteur,

Âne-Roi 

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