Le football au service de la dictature

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Le football  au service de la dictature


L’histoire nous a enseigné que les dictateurs à travers les siècles ont à un moment ou un autre utilisé le sport pour asseoir leur pouvoir et imposer leur main de fer sur le peuple.

L’exemple le plus marquant de l’histoire fut l’instrumentalisation des Jeux olympiques de Berlin de 1936 où le 3e Reich de par son idéologie national-socialiste, voulait consacrer la supériorité de la race arienne. C’était sans compter sur la performance d’un certain trouble-fête nommé Jesse Owens, cet afro- américain qui a sauté plus loin que tous les Allemands et les ariens du monde entier. L’humiliation d’Adolf Hitler, le dictateur, a été telle qu’il a quitté le stade pour éviter de lui serrer la main.

Soixante-dix ans plus tard, un dictateur cloué à son trône depuis 30 ans reproduit un scénario semblable  et se met à instrumentaliser le football, sport populaire par excellence, pour sauver son trône et le léguer à sa descendance.

Le scénario a été écrit avec minutie et tout a été orchestré pour manipuler un peuple autour d’une rencontre purement sportive. L’objectif était d’en faire une bataille qui devait consacrer la suprématie de son royaume en déclin sur le monde arabe et la légitimité de la famille royale sur l’arc du Nil.

Tous les moyens illégitimes et crasseux ont été mobilisés pour concrétiser ce scénario machiavélique. Coups bas, mensonges, diffamation, agressions et intimidation ont alimenté un feuilleton de série B plein de rebondissements comme eux seuls peuvent en produire.

Les vedettes de ce feuilleton ont été incontestablement les médias égyptiens qui ont excellé dans l’art de la désinformation, de l’intox au service d’un pouvoir prêt à tout pour redorer son image ternie. Ces médias à travers les multiples chaines satellitaires à la solde du dictat ont multiplié les appels à la haine contre les Algériens et ont passé sous silence toutes les agressions dont ils ont été victimes, y compris l’agression caractérisée contre l’équipe nationale d’Algérie à son arrivée au Caire. Ainsi prit fin la première partie du film.

Les misérables scénaristes du feuilleton, en raison de leur arrogance, n’ont jamais considéré l’éventualité d’une défaite qui allait contrarier leurs plans sataniques. La deuxième partie du film a donc tourné à l’improvisation pure, ouvrant la porte à une descente vertigineuse aux bas fonds du déshonneur. Un défouloir public a été ouvert avec la bénédiction de la descendance royale. Sur des chaines de télévision, les bouffons du roi ont pris en charge la plus sale besogne du film, celle de sauver le trône en déconfiture, en canalisant la frustration de leur population. Il fallait hypnotiser le peuple et le convaincre que le royaume en carton est toujours vivant malgré ses défaites consécutives : politiques, économiques, sociales et même sportives. Tous les coups étaient permis, le sens de l’honneur mis de côté, la religion rangée à la vénérable institution d’El Azhar et un moratoire a été décrété sur les commandements de Dieu – tant prié pour implorer la victoire -. Nous avons été traités de tous les noms, sur des chaines de télévision légales, par des journalistes vedettes avec la bénédiction des rejetons du roi. Les bouffons n’ont épargné aucun symbole algérien et se sont adressés dans leurs insultes aux 35 millions d’Algériens, les traitant tous d’insignifiants, de barbares, de sales bâtards, de terroristes et leurs femmes de prostituées. Un journaliste a même appelé à tuer les Algériens se trouvant en Égypte, ceci sur un plateau de télévision et ce, directement et explicitement. De tels propos dans des pays civilisés auraient provoqué un tollé d’indignation et auraient fait l’objet de poursuites judiciaires. Jugez-en par vous-mêmes par cet échantillon représentatif de la bassesse de ces propos.

Aujourd’hui, l’histoire (des dictateurs) se répète et cette fois-ci le trouble-fête est cette équipe d’Algérie venue de nulle part et dont les prouesses ont bouleversé les calculs  politiques au pays des pyramides.

À chaque dictature son Jessy Owens et celui de la dictature du Nil n’est autre que notre valeureuse équipe nationale, Les Fennecs du Désert.

Salamontréal, la rédaction

 

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